René Algesheimer

René Algesheimer est un artiste photographe et écrivain qui travaille professionnellement comme chercheur et professeur à l’Université de Zurich, en Suisse.

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Michela Griffith

En 2012, je me suis arrêté près de ma rivière locale et tout a changé. Je me suis éloigné de ce que beaucoup attendent des photographies : mes images déconstruisent le littéral et réinventent le subjectif, reflétant la curiosité que l’eau a inspirée dans ma pratique. L’eau a été mon conduit : elle a aiguisé ma vision, m’a permis d’expérimenter et continue de m’initier à de nouvelles façons de voir.

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Si la somme du tout peut être supérieure à ses parties, alors René Algesheimer a beaucoup à faire, avec un ensemble de compétences qui englobe la musique et les mathématiques, une spécialité contemporaine très pertinente et une passion considérable pour les arts visuels et l’écrit. Travaillant presque exclusivement sur des projets, René a tendance – contrairement à ce que nous incitent à faire sur les réseaux sociaux – à les retenir et à leur laisser, ainsi qu’à lui-même, le temps nécessaire pour se développer pleinement. Du coup, notre interview vous donne un avant-goût de quelques travaux qui ne sont pas encore sur son site mais que René a mis en avant pour illustrer ses réponses. Nous renvoyons également à certains des travaux auxquels Rene fait référence, qui se trouvent sur son site Web mais ne sont pas illustrés ici, et qui illustrent les différentes approches qu’il adopte dans le développement de projets.

Aimeriez-vous commencer par parler un peu de vous aux lecteurs – où vous avez grandi et quels étaient vos premiers intérêts ? Vous semblez avoir un parcours intéressant, étudiant la musique en parallèle avec les mathématiques et travaillant maintenant avec les structures sociales et le marketing.

Je suis né et j’ai grandi à Bingen en Allemagne. Dans mon enfance, j’ai passé beaucoup de temps au bord du Rhin, dans une grande réserve naturelle, et j’aimais partir en exploration avec mes amis. Nous y avons beaucoup de vieux saules, de beaux gros peupliers et de nombreux vergers qui me permettent de découvrir le caractère des arbres. J’ai grandi très à l’abri dans une famille religieuse, où la convivialité, l’harmonie, la gratitude et le travail en commun étaient très importants. Mon grand-père possédait des vergers et nous étions régulièrement dehors après l’école, au grand air, dans les champs pour couper des arbres, récolter des pommes, des poires, des cerises, des prunes ou tout ce qui était de saison. Nous nous racontions des histoires, discutions de sujets qui nous intéressaient et prenions notre petit-déjeuner, déjeuner ou dîner dehors dans les champs une fois le travail terminé. Ce fut une enfance presque parfaite pour moi dans une famille merveilleuse. Presque comme dans les livres « Bullerbü » d’Astrid Lindgren. J’ai beaucoup dessiné dans ma vie depuis cette époque. D’abord et avant tout, l’humilité; Reconnaissance; beaucoup d’amour pour le monde, ses créatures et la nature ; espérer; la créativité; et résilience.