Les appareils photo modernes sont une chose merveilleuse. Ils sont arrivés là où tout le monde peut capturer une variété d’images avec une relative facilité. Pourtant, je ne peux m’empêcher de me demander si les appareils photo modernes, avec toutes leurs fonctionnalités, pourraient avoir un impact sur la créativité.

Maintenant, je sais qu’il y a déjà des guerriers du clavier qui aiguisent leurs doigts pour pouvoir me traiter de fou. Pourtant, faites-moi plaisir et écoutez-moi. Oui, je sais que les appareils photo modernes et toute leur merveilleuse technologie nous permettent de créer des images qui auraient été difficiles dans le passé.

Les appareils photo modernes sont quasiment parfaits. Ils sont construits de manière robuste, ils se concentrent rapidement et l’IA élimine certaines conjectures. Grâce à une technologie comme celle-ci, la mise au point des yeux à f/1.stupid est désormais un jeu d’enfant. Créer de longues expositions grâce à des modes comme Live Composite dans les appareils photo Olympus et Panasonic est un jeu d’enfant. Les modes de suivi avancés et les taux de rafale élevés permettent de capturer les oiseaux en vol sans effort.

Alors, quel est le problème, demandez-vous ? Eh bien, quand nous nous appuyons autant sur nos caméras, apprenons-nous vraiment quelque chose ? Sommes-nous créatifs lorsque la caméra fait le gros du travail ? Parlons-en.

Mais d’abord, une petite histoire

Je veux mettre en lumière une histoire que j’ai récemment entendue dans un podcast. J’écoute souvent TED Radio Hour. Dans ce podcast, l’animateur couvre un sujet puis mélange différentes conférences et interviews TED qui discutent des problèmes liés à ce sujet. C’est un spectacle fantastique et je le recommande à tout le monde.

Cette émission particulière s’intitulait « Jumpstarting Creativity ». Une histoire partagée concernait le célèbre pianiste de jazz Keith Jarrett. Jarrett a été convaincu de se produire à Cologne, en Allemagne, par une jeune fille de 17 ans (Vera) qui aimait son travail. Lorsqu’on a demandé à Keith de faire cela, il était déjà une star dans son domaine, et ici, cet adolescent lui demandait de se produire devant une petite foule dans un petit théâtre en Allemagne. D’une manière ou d’une autre, Vera a convaincu Keith d’accepter le concert.

Une étincelle de créativité

Lorsque Keith est arrivé à Cologne, il a été accueilli par une salle comble de 1 400 personnes, mais tout n’allait pas bien. Vous voyez, Keith était un perfectionniste et il exigeait que tout soit parfait. Il joue sur le plus grand des pianos à queue ; le meilleur du monde. Cependant, le piano qui se trouvait sur scène était un vieux piano branlant qui n’était même pas un piano à queue. Le piano était petit et n’était tout simplement pas capable de créer une musique assez forte pour remplir la salle, du moins c’est ce que pensait Keith. Les touches étaient collantes et le feutre était tellement usé que le son du piano était épouvantable.

Je sors!

Keith s’est tourné vers Vera et a dit : « Je ne joue pas, c’est fou. Keith et son entourage se sont retournés et sont sortis du théâtre. Véra était bouleversée. Elle a couru après Keith et l’a supplié de jouer. Peu de temps après, Keith a accepté de le faire pour elle et il est revenu sur scène. Keith a pris place devant le vieux piano et a joué devant la foule. Ce qui s’est passé ensuite était tout simplement incroyable.

Vous voyez, Keith a dû s’adapter pour utiliser ce vieux piano cassé. Ce faisant, il a joué son meilleur concert. Le concert a été si bon que l’album live qui en est né (« The Koln Concert ») est devenu l’un des albums de piano jazz les plus vendus de tous les temps. Lorsqu’on lui a demandé d’où lui venaient son inspiration et sa créativité ce soir-là, il a simplement répondu que tout était dû au piano. Être obligé de jouer sur un piano qui n’était pas parfait lui a fait apprendre à tirer le meilleur parti de l’outil devant lui. Cela a stimulé sa créativité. Il s’était tellement habitué à la perfection aux instruments modernes qu’il utilisait qu’il était devenu complaisant et était simplement en pilote automatique.

Appliquer cela à la photographie

C’est marrant. Avant d’entendre ce podcast, j’avais commencé à écrire un article sur un vieil appareil photo que je possède et sur la façon dont il m’a aidé à sortir de l’une de mes pires crises créatives depuis des années. L’utilisation du vieil appareil photo m’a obligé à faire appel à mes années de photographe pour en tirer le meilleur parti. Faire de bonnes images avec était un défi mais tellement amusant. À la fin de la journée, je me sentais tellement accompli, comme si j’avais créé quelque chose de spécial avec.

Je me souviens également d’une fois où j’étais en photowalk. J’avais un vieux reflex numérique Pentax avec moi. Un jeune photographe m’a demandé s’il pouvait essayer mon appareil photo. Je l’ai remis et quelques minutes plus tard, on m’a demandé comment faire en sorte que l’appareil photo se concentre automatiquement sur les yeux de la même manière que son appareil photo sans miroir (insérez le roulement des yeux ici). Sommes-nous vraiment devenus si dépendants de la technologie pour créer les images les plus simples ?

Ne vous méprenez pas. Je connais de nombreux photographes qui ont utilisé des appareils photo sans miroir modernes et ont créé de véritables chefs-d’œuvre avec leur équipement. Alors, ne prenez pas cela comme un article dénigrant les appareils photo sans miroir. Je les aime et les utilise autant que n’importe qui d’autre. Cependant, je me demande combien d’entre nous sont en pilote automatique comme Keith Jarret l’était le soir de son concert à Cologne. Je connais plus de photographes que jamais auparavant qui sont en crise de créativité. Peut-être que les crises créatives sont nées de l’ennui et du fait de ne pas être autant impliqué dans le processus ?

Introduisez un peu de chaos pour stimuler la créativité

Si vous vous trouvez dans une crise créative ou si vous ne savez pas comment faire quelque chose, introduisez un peu de chaos dans votre flux de travail. Au lieu de compter sur votre appareil photo pour effectuer la majeure partie du travail, envisagez de désactiver certaines fonctionnalités. Faire cela vous permettra de vous impliquer davantage dans le processus créatif et vous apprendrez également.

Pensez à désactiver la mise au point automatique pour pouvoir faire la mise au point manuellement. Désactivez IBIS et la stabilisation optique des objectifs et apprenez à tenir correctement un appareil photo afin de pouvoir prendre des photos à des vitesses d’obturation faibles. Découvrez la règle des 500 afin de pouvoir créer de superbes images d’astrophotographie sans recourir à l’intelligence artificielle. Apprenez à anticiper les choses afin de pouvoir créer de superbes images d’action. Désactivez le mode pulvérisation et prière (mode rafale) et soyez ainsi dans l’instant où une seule photo capture le moment exact que vous souhaitez. Ce ne sont que quelques exemples.

Bien sûr, vous pouvez vous forcer à utiliser un vieil appareil photo branlant comme le piano que Keith Jarret a utilisé ce soir-là à Cologne pour stimuler également la créativité. Nous devons arrêter de rechercher la perfection dans notre équipement. Nous devons arrêter de rechercher la perfection dans nos images et nous devons simplement recommencer à créer et à apprendre en étant aussi impliqués que possible dans le processus créatif. Essaie. On ne sait jamais, cela pourrait vous aider à produire votre travail le meilleur et le plus créatif à ce jour.